« Et vous, montagnes d'Israël, vous pousserez vos rameaux, et vous porterez vos fruits pour mon peuple d'Israël.
Car ces choses sont près d'arriver. » (Ézechiel 36.8)
Les promesses de restauration livrées par les prophètes à l'égard d'Israël viennent contrebalancer les menaces de déchéance que ces mêmes prophètes ont pu prononcer.
Cette prophétie d’Ézechiel, portée par l'Esprit, traversera les époques pour trouver son plein accomplissement sous le règne messianique.
Car le genre apocalyptique annonce un monde nouveau ... mais au prix d'épreuves préalables révélées aux prophètes afin que ceux-ci les restituent à l'humanité en insistant souvent sur l'imminence de ces évènements au regard de la mesure du temps conçue par l'Horloger céleste.
L'auteur de l'Apocalypse nous révèle ... « ce qui doit arriver bientôt. »
En écho, le Seigneur nous a répondu en ciblant ce verset du prophète Ézechiel : « Car ces choses sont près d'arriver. »
Plus de six cent ans séparent ces deux prophètes ... mais la source d'inspiration est la même !
Qui a inspiré puis écrit le Livre de l'Apocalypse ?
Le premier verset atteste que Dieu est l'auteur de la Révélation, transmise par Jésus à destination des serviteurs de Dieu, par l'intermédiaire de l'un de ces serviteurs qui nous dit s'appeler : Jean.
Ce prénom est mentionné trois fois (versets 1, 4 et 9).
S'agit-il de Jean, l'auteur du quatrième évangile et de trois lettres (ou épîtres) que l'on trouve dans le Nouveau Testament ?
Ce Jean ne se présente pas comme l'un des douze apôtres, mais l'humilité de ceux-ci les a le plus souvent incités à ne pas se parer d'un titre quelconque.
L'humilité des rédacteurs pose d'ailleurs de multiples problèmes d'identification pour de nombreux textes bibliques.
Jean se déclare comme un simple serviteur ayant reçu la visite d'un ange, messager de Dieu.
Dès le IIe siècle, la tradition a identifié le narrateur de l'Apocalypse comme apôtre de Jésus, celui que l'on considère couramment comme le "disciple bien-aimé", le plus proche de Jésus.
Il n'y a bien sûr pas d'avis unanime des exégètes et, dès les premiers siècles, certains d'entre eux ne pensaient pas que l'apôtre Jean soit le transcripteur du Livre de l'Apocalypse.
Ceci, et le contenu du Livre, a pu contribuer au fait que l'Apocalypse ait eût quelques difficultés à intégrer le canon biblique.
Le livre a été plutôt bien reçu dans les églises occidentales.
Mais en Asie Mineure, vers la fin du IIe siècle, l'Apocalypse tout comme l'Evangile selon Jean sont rejetés, et au milieu du IIIe siècle, Denys d'Alexandrie conteste son authenticité johannique pour des raisons de style sans toutefois rejeter le texte, même s'il lui semble incompréhensible.
A la fin du IVe siècle, Athanase d'Alexandrie le reconnaît dans sa liste de 27 livres composant le Nouveau Testament.
Mais sa virulence envers l'Empire romain poussera à contester l'Apocalypse dans l'église impériale de Constantinople jusqu'au IXe siècle et l'Arménie ne l'admet qu'au siècle suivant.
Pour l’église latine, les synodes de Carthage de 397 et de 419 fixent à 27 le nombre des livres reçus de l'Esprit, retenant l’Apocalypse qui avait précédemment été exclue au concile de Laodicée en 363.
Ceci peut conduire à s'interroger sur le bien-fondé du choix des livres canoniques.
Mais faute de pouvoir faire mieux, nous nous en tiendrons à ceux-ci en priant le Seigneur de nous montrer ce qui doit guider chacun d'entre nous dans son évolution spirituelle.
Il est important d'évoquer ces désaccords dans la constitution du canon biblique pour mieux appréhender la complexité de l'ouvrage.
Certes, le style de l'Apocalypse diffère de celui de l'Evangile selon Jean ou des trois épîtres de Jean.
Alors faut-il en déduire, comme le pensent de nombreux exégètes modernes, que l'Apocalypse serait le produit de cercles chrétiens d'Ephèse qui auraient rédigé le texte après avoir reçu les enseignements de l'apôtre Jean ?
Le débat reste ouvert ... et il faudra se contenter de cette simple identification mentionnée au verset 9 :
« Moi, Jean, votre frère et votre compagnon dans l'épreuve, le Royaume et la persévérance en Jésus, j’étais dans l’île appelée Patmos à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus. »
Patmos, une île grecque située dans la mer Egée qui vit actuellement du tourisme, comme la plupart des îles grecques.
Mais à l'époque, les Romains l'utilisaient comme un lieu de déportation pour les indésirables.
Jean aurait été exilé à Patmos par l'empereur Domitien en l'an 95 ... et c'est à cette époque que commence la vision de « ce qui doit arriver bientôt ».