Avec l'apparition de la bête, nous apprenons que celle-ci a été blessée à la tête, comme frappée à mort.
C'est une bonne nouvelle ... mais rien dans les passages précédents de l'Apocalypse ne permet d'indiquer où, quand et comment la bête a pu être ainsi endommagée.
Il faut remonter très loin dans les temps bibliques pour trouver une indication à ce sujet ...
A l'aube de l'humanité, quand l'Eternel-Dieu fut confronté au péché commis par l'homme et la femme sous l'influence du diable incarné en serpent, préfiguration de la bête, le Seigneur dit au serpent :
« Je mets l'hostilité entre toi et la femme, entre ton germe et son germe.
Lui, il te blessera à la tête, et toi, tu lui blesseras son talon. »
(Genèse 3.15)
L'interprétation de ce verset a fait débat dans le monde chrétien, les uns considérant que "la femme" qui écrase le serpent est la Vierge Marie, les autres pensent qu'il s'agit de Jésus, ou encore que Jésus écrase le serpent par l'intermédiaire de la Vierge.
Reprenons le texte initial de la Genèse dans une traduction directement issue de l'hébreu.
« LUI, il te blessera à la tête ... »
LUI est masculin, il s'agit donc du germe de la femme, de son enfant, qui va blesser le serpent à la tête ... il ne s'agit donc pas de la femme.
Il est précisé au verset 14 que la bête a été « blessée par l'épée ».
Or l'épée, qui symbolise la justice, est l'un des attributs du Seigneur quand il exerce Son jugement.
Le "germe", c'est le produit de la semence, qui donne aussi le rejeton ... ou le rameau :
« Puis un rameau sortira du tronc d'Isaï, et un rejeton naîtra de ses racines. » (Ésaïe 11.1)
Cette prophétie d'Ésaïe est souvent associée à la venue du Messie en la personne de Jésus Christ car Il sera le rejeton annoncé par la descendance d'Isaï, le père de David.
Tout ceci ne nous dit pas à quel moment Jésus a pu blesser le serpent à la tête alors que ce dernier aurait blessé Jésus au talon.
Les relations relatées dans la Bible entre Jésus et le diable sont peu nombreuses.
On pense naturellement à la tentation au désert dont Jésus sort vainqueur ... n'est-ce pas une façon d'avoir écrasé une tête de la bête ?
Car le diable ne manque pas de ressources : la bête a plusieurs "têtes" !
Aussi, le diable ne s'est pas avoué vaincu face à Jésus ...
« Ayant épuisé ses ressources, le diable s’éloigna de Lui pour une autre occasion. » (Evangile selon Luc 4.13)
Une autre occasion s'est présentée dans le jardin de Gethsémané où Jésus est de nouveau confronté à la tentation quand Il prie en disant :
« Mon Père, si c'est possible, que cette coupe s’éloigne de moi. » (Evangile selon Matthieu 26.39)
Le diable est là, il pense avoir trouvé le point faible de Jésus : l'hésitation.
Est-ce le "talon d'Achille" de Jésus ... qui pourrait reculer devant Son sacrifice ?
Le diable vient de blesser Jésus au talon ... mais Celui-ci se reprend :
« Pourtant, non comme je le veux, mais ce que tu veux. » (Evangile selon Matthieu 26.39)
Jésus se soumet ... Il accepte Son sacrifice à la croix, le diable a de nouveau perdu et reçoit une nouvelle blessure à la tête : mortelle celle-ci !
Nous trouvons un revirement de Jésus comparable dans l'Evangile selon Jean et le Seigneur souhaite mettre ce passage en évidence :
« A présent, mon âme est troublée et, que dirai-je ? Père, sauve-moi de cette heure ? Mais c'est pour cette heure que je suis venu !
Père, glorifie ton nom ! Alors une voix descendit du ciel :
Je l'ai glorifié et le glorifierai à nouveau. »
(Jean 12.27-28)
Le trouble ressenti par Jésus est probablement dû à une pression exercée par le diable qui suscite l'hésitation du Fils de Dieu dans Sa dimension humaine.
Mais Jésus maîtrise rapidement la situation pour la plus grande gloire du Père.
Le diable est jeté à terre ... c'est la place du serpent !
La blessure est mortelle pour le serpent, car le plan de Dieu pour le salut de l'humanité va s'accomplir ... et ce plan s'achèvera par la défaite éternelle de l'adversaire.
« Et le diable qui les avait séduits fut jeté dans l'étang de feu et de soufre, où se trouve déjà la bête et le faux prophète, et ils seront tourmentés jour et nuit aux siècles des siècles. » (Apocalypse 20.10)
La bête a guéri de sa blessure mortelle à la tête ... c'est normal, elle ne peut pas mourir puisqu'elle doit poursuivre son existence dans l'étang de feu ... pour l'éternité !
« Et la terre entière, émerveillée, suivit la bête. » (verset 3)
Logique, un être immortel se présente face à une humanité composée de mortels.
La nouvelle idole semble invincible, alors ...
« On se prosterna devant le dragon, parce qu'il avait donné le pouvoir à la bête, et l'on se prosterna devant la bête en disant :
Qui est comparable à la bête et qui pourrait la combattre ? »
(verset 4)
Chacun d'entre nous détient la réponse.
C'est en se soumettant à la volonté du Seigneur, en résistant au démon, que Jésus a mortellement blessé l'adversaire.
Soyons conscients que chaque acte de résistance au diable contribue à l'affaiblir, à réduire ses forces ...