A Bassae, dans le Péloponnèse (Grèce), les ruines d'un temple dédié à Apollon Épikourios ont été couvertes d'une toile blanche (photographie ci-dessus).
Ce temple païen situé en montagne à 1130 mètres d'altitude présente ainsi la particularité d'exposer des pierres ... sous une bâche de protection pendant que l'on s'efforce de restaurer cet édifice en ruine.
Le temple de Salomon fut détruit, reconstruit, détruit à nouveau ... et les ruines du temple d'Apollon Épikourios que l'on protège sont à l'image de ce monde où tout finit par s'effondrer.
Nous ne pouvons nous représenter clairement ce que Jean a pu voir, mais il faut rappeler que le « tabernacle du témoignage » c'est, dans l'Ancien Testament, la "Tente de la rencontre" où résidait le Seigneur avant la construction d'un Temple de pierre.
« Ils me feront un sanctuaire, et j’habiterai au milieu d’eux. » (Exode 25.8)
Ainsi, le sanctuaire initial du Seigneur était une simple tente qui ne pouvait tomber en ruine, symbole de l'itinérance, du mouvement et de la vie ... et non un édifice de pierres mortes appelé à s'effondrer tôt ou tard.
Quand David envisagea d'édifier un temple à Jérusalem en l'honneur de Dieu, Celui-ci répondit :
« Je n'ai pas habité dans une maison depuis le jour où j'ai fait sortir les Israélites d'Egypte jusqu'à aujourd’hui. J'ai voyagé sous une tente, dans un tabernacle. » (2 Samuel 7.6)
Malgré Ses réserves, le Seigneur a consenti à Salomon de construire un temple.
Le Seigneur savait à quel point les humains se laissent enfermer par la religiosité qui finit par sanctifier des pierres mortes au lieu d'honorer le Dieu vivant.
Jésus a désacralisé les pierres mortes et Ses premiers disciples ont bien compris Son message, comme Etienne qui s'exclamait :
« Mais le Très-Haut n’habite pas dans ce qui est fait de main d’homme. » (Actes des Apôtres 7.48)
« Le Temple du tabernacle du témoignage » qui s'ouvre dans le ciel sous les yeux de Jean est probablement une toile qui peut s'envoler au gré de la volonté de Dieu pour se poser comme Il l'entend, où Il veut, quand Il le veut.
Précédemment, Jean avait eu cette vision ...
« Le Temple de Dieu s'ouvrit dans le ciel, et l’arche de Son alliance apparut dans Son Temple. » (Apocalypse 11.19)
Mais était-ce l'arche de l'ancienne alliance avec les Israélites qui lui est apparue, et telle qu'elle fut réalisée à l'époque de Moïse ... ou l'arche de la nouvelle alliance avec toute la terre, symbolisée par un arc-en-ciel ?
Qu'il s'agisse d'une toile qui vole et se pose au gré du souffle de Dieu, ou d'un arc-en-ciel qui apparaît puis s'estompe au gré de la lumière divine, ce que le Seigneur nous révèle est matériellement insaisissable.
Voir un arc-en-ciel est un signe d'apaisement, de consolation.
Mais si nous devons être consolés, c'est pour avoir auparavant enduré des épreuves. Aussi le Seigneur nous rappelle ce verset :
« Car si les souffrances du Christ abondent pour nous, c'est aussi par le Christ que notre consolation abonde. » (2 Corinthiens 1.5)
Aussi, levons les yeux vers le ciel.
Il est peu probable de voir apparaître le « Temple du tabernacle du témoignage », mais ce qui peut apparaître à l'intérieur de nous, c'est la présence du Seigneur par qui « notre consolation abonde. »