Livre de l'Apocalypse selon Jean

Révélation de Jésus Christ


Les sept montagnes

Livre de l'Apocalypse (17.9 ~ Traduit du grec) :

« Ici se révèle l’intelligence associée à la sagesse :

les sept têtes sont sept montagnes,

sur lesquelles la femme est assise »

Rome : cité des sept collines

En 753 avant Jésus Christ, Rome est fondée sur la rive droite du Tibre, sur un site comportant sept collines de 40 à 50 mètres de hauteur.

Si l'on ne peut garantir la date de la fondation de Rome qui revêt un caractère mythique, on ne peut douter de l'existence des collines qui lui ont valu le surnom de "ville aux sept collines".

De ce fait, il est aisé d'établir un rapprochement entre Rome et les « sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise ».

Car nous lisons plus loin ...

« Et la femme que tu as vue, c'est la grande cité qui règne sur les rois de la terre. » (verset 18)

Jean, dans sa vision, est ensuite le dépositaire d'un dénombrement de rois qui doivent se succéder et pour lesquels il nous semble bien difficile d'élaborer des hypothèses tant ceux-ci peuvent avoir vécu par le passé, dans le présent, ou dans le futur.

« Et les rois sont au nombre de sept ... » peut aussi avoir une dimension symbolique car le sept est porteur d'une pérennité temporelle.

Quoi qu'il en soit, ce qui est au centre de ce chapitre c'est la cité de Rome et la "grande prostituée" dont le jugement est annoncé au premier verset.

Deux mille ans se sont écoulés, Rome n'est plus la capitale d'un empire mais celle d'un pays qui est loin de régner « sur les rois de la terre ».

On ne peut donc écarter l'hypothèse que ce qui est visé dans cette prophétie a dépassé le contexte historique de la Rome antique en visant la papauté, que l'on appelle aussi "monarchie pontificale".

Dans quelle mesure cette "monarchie pontificale" pourrait-elle régner « sur les rois de la terre » ?

La réforme grégorienne amorcée au Moyen Age a développé l'affirmation de cette "monarchie pontificale".

Le pape souverain, chef de "l'Église universelle" (catholique vient du grec "katholikos" = universel), dispose des glaives spirituel et temporel.

Ceci révèle la tendance théocratique de la papauté, l'Église catholique s'étant ainsi assimilée à la Cité de Dieu sur la terre.

« Cette femme était vêtue de pourpre et d’écarlate, parée d’or, de pierres précieuses et de perles. » (verset 4)

En lisant ceci, comment ne pas songer aux couleurs symboliques des vêtements des dignitaires religieux ?

Les cardinaux des confessions catholique romaine et anglicane portent un vêtement pourpre.

La nécessité de différencier cette tenue de celle, violette, des évêques, a conduit à tirer le pourpre cardinalice romain vers l'écarlate, qui est devenu au Moyen Âge la couleur symbolisant le pouvoir.

Pendant des siècles, les institutions religieuses toutes puissantes ont pu se parer « d’or, de pierres précieuses et de perles » tant elles se sont enrichies, assises sur « des peuples et des foules, des nations et des langues » (verset 15) qui leur ont payé des dîmes et autres redevances ...

La colonisation du monde n'a fait qu'accentuer ce rapport pervers des autorités religieuses, indépendamment des confessions, avec "Mamon", terme araméen qui symbolisait la richesse, et dont la domination fut dénoncée par Jésus en son temps ...

« J'ai trouvé Israël comme des raisins dans le désert, j'ai vu vos pères comme les premiers fruits d'un figuier.

Mais ils sont allés vers Baal-Peor, ils se sont consacrés à l'infâme idole, et ils sont devenus abominables comme l'objet de leur amour. » (Osée 9.10)

Cette parole que le Seigneur nous montre, formulée par le prophète Osée à propos des Israélites, peut malheureusement s'adapter aux églises corrompues ...

"J'ai trouvé l'Eglise comme des raisins dans le désert, j'ai vu vos pères comme les premiers fruits d'un figuier.

Mais ils sont allés vers Mamon, ils se sont consacrés à l'infâme idole, et ils sont devenus abominables comme l'objet de leur amour."

Oui, « la femme est assise » dans l'idolâtrie.

Et « l’intelligence associée à la sagesse » qui sont requises pour comprendre cette corruption est du même ordre que ce qui était nécessaire pour calculer le nombre de la bête (Apocalypse 13.18).

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Livre de l'Apocalypse

Traduit du grec : versets 17.1 à 17.18

1. Un des sept anges qui tenaient les sept coupes vint m’adresser la parole. Il dit : "Viens, je te montrerai le jugement de la grande prostituée qui est assise sur les grandes eaux.

2. C’est avec elle que les rois de la terre se sont prostitués, et les habitants de la terre se sont enivrés du vin de sa prostitution."

3. Il m'emporta en esprit dans un désert. Je vis une femme assise sur une bête écarlate, couverte de noms de blasphème, avec sept têtes et dix cornes.

4. Cette femme était vêtue de pourpre et d’écarlate, parée d’or, de pierres précieuses et de perles. Elle tenait dans sa main une coupe en or, remplie des abominations et des impuretés de sa prostitution.

5. Sur son front un nom était écrit, un mystère : Babylone la grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre.

6. Je vis cette femme s'enivrer du sang des saints et du sang des témoins de Jésus. En la voyant, je fus saisi d’un grand étonnement.

7. L’ange me dit : "Pourquoi es-tu étonné ? Je te dirai le mystère de la femme et de la bête qui la porte, celle qui a les sept têtes et les dix cornes.

8. La bête que tu as vue était, et elle n’est plus. Elle doit monter de l’abîme et va à sa perdition. Les habitants de la terre, ceux dont le nom n’a pas été écrit dès la fondation du monde dans Le livre de vie, s’étonneront en voyant la bête. Parce qu’elle était, et qu’elle n’est plus, et es revenue.

9. Ici se révèle l’intelligence associée à la sagesse : les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise. Et les rois sont au nombre de sept :

10. Cinq d'entre eux sont tombés, l'un est en poste, et le dernier n'est pas encore venu. Quand il viendra, il ne demeurera que peu de temps.

11. La bête qui était et qui n'est plus, c'est un huitième roi. Elle est du nombre des sept et va à sa perdition.

12. Les dix cornes que tu as vues ce sont dix rois qui n'ont pas encore reçu la royauté. Mais ils partageront avec la bête le pouvoir royal pour une heure.

13. Ils ne pensent qu'à une chose : soumettre leur pouvoir et leur puissance à la bête.

14. Ils feront la guerre à l'Agneau et l'Agneau les vaincra avec ceux qu'Il a appelés, élus et fidèles, car il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois."

15. Puis il me dit : "Les eaux que tu as vues où la prostituée est assise, ce sont des peuples et des foules, des nations et des langues.

16. Les dix cornes que tu as vues et la bête haïront la prostituée qui sera dévastée et mise à nu. Elles mangeront ses chairs et la brûleront au feu.

17. Car Dieu leur a mis au cœur de réaliser Son dessein. Ce seul dessein c'est de soumettre leur royauté à la bête jusqu'à l'accomplissement des paroles de Dieu.

18. Et la femme que tu as vue, c'est la grande cité qui règne sur les rois de la terre."

La haine de la bête